Les tribulations d'une cuisinière anglaise







Editions : Petite bibliothèque Payot
Auteur : Margaret Powell
Pages : 277



Bilan : Une très bonne lecture





Je n'ai pas pour habitude de lire ce type de livre, enfin pas ces derniers temps du moins ! Mais c'est vrai que le résumé me faisait plutôt envie quand on me l'a offert et bien je n'ai pas été déçue. Ce livre m'a permis de découvrir la vie des domestiques au XXe siècle grâce au récit de Margaret, un récit franc et honnête qui ne cache pas la vérité.

Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit "entrer en condition". De fille de cuisine, elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de ceux qu'on appelle "Eux", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent.
Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres.
Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell (1907-1984). Quarante plus tard, il a inspiré le scénariste de Downton Abbey.

Issue d'une famille pauvre, Margaret a dû travailler jeune. A 15 ans, sa mère lui conseille d'entrer en condition. Elle devient alors fille de cuisine. Sa vie est réglée sur celle de ses employeurs, elle doit effectuer des tâches ingrates que personne d'autre ne ferait et tout ça pour un salaire très faible. A 18 ans, elle est embauchée comme cuisinière, une place haute dans la hiérarchie des domestiques, qui lui octroie des avantages non négligeables avec un salaire plus élevé et des congés plus fréquents. Elle exercera ce métier dans divers maisons avant de se marier et de quitter le monde "du sous-sol".

Ce livre est plaisant à lire car on a l'impression d'avoir Margaret en face de nous qui nous parle du passé. Son récit est dynamique et sans détour. Elle dit ce qu'elle a a dire, quelque soit la chose. C'est d'ailleurs un trait de son caractère que j'ai apprécié dans le livre, elle a eu le cran de s'imposer et de répondre à des personnes considérées à l'époque comme supérieures sans pour autant leur manquer de respect. Une femme avec des valeurs et qui sait ce qu'elle veut.

Grâce à ce roman, j'ai aussi appris à connaître le milieu dans lequel vivait les domestiques à l'époque, et j'étais loin de m'imaginer cela ! Vivre constamment au sous-sol (ou alors au grenier pour dormir), ne pas avoir le droit de sortir le soir sauf pendant ses jours de congé, être considéré comme inférieur par les personnes qui les employaient tout ça parce qu'ils avaient plus d'argent ! Je dois dire que je me suis sentie parfois révoltée face à l'injustice de leur situation, ils étaient considérés comme ... comme rien justement, personne ne considérait leur existence. Alors dîtes-vous bien que quand Margaret a rencontrer des patrons bienveillants, ça fait tellement plaisir pour elle ! Des gens qui ont de la considération pour les domestiques, des personnes humaines ...

Enfin, je vous conseille vivement ce roman, même si ce n'est pas ce que vous lisez habituellement, avec ce récit véridique vous apprendrez de nombreuses choses sur la vie au XXe siècle et la façon de raconter de Margaret est prenante, vraiment. Elle vous entraîne dans son univers pour le meilleur, et pour le pire !


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