Un long dimanche de fiançailles




Editions : Denoel
Auteur : Sébastien Japrisot
Pages : 374

Bilan : Une belle lecture, entre amour et guerre, espoir et désillusion









J’ai souvent entendu parler de ce roman, en bien, c’est pourquoi je me suis finalement décidée à le lire, pour me faire ma propre idée.
Janvier 1917. Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n'avait pas vingt ans. A l'autre bout de la France, Mathilde, vingt ans elle aussi, plus désarmée que quiconque, aimait le Bleuet d'un amour à l'épreuve de tout. La paix venue, elle va se battre pour connaître la vérité et le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l'a perdu.
Tout au long de ce qu'on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte. On découvre dans ce livre, obstinée et fragile à la fois, attachante, bouleversante, une Mathilde qui prendra place parmi les héroïnes les plus mémorables de l'univers romanesque.


L’histoire se déroule après la Première Guerre Mondiale. On découvre Mathilde, une jeune fille qui a perdu son compagnon en 1917. Mais elle n’y croit pas. Pour elle, des mystères et des mensonges entourent cette mort, et elle se donne pour mission de découvrir la vérité, quelle qu’elle soit.
Alors oui, la guerre est terminée lorsque Mathilde entame ses recherches, mais elle va reprendre vie, page après page, avec les récits des survivants. On se plonge alors dans l’enfer de cette guerre, les soldats, enlisés dans les tranchées, le combat stagne, plus rien ne bouge, ils en ont tous marre. Certains vont tenter de se mutiler pour être évacué, Manech, le fiancé de Mathilde, semble être l’un deux. Traduits en conseil de guerre, ils sont condamnés à mort, mais les circonstances paraissent plus compliquées qu’on ne le dit.
Grâce à l’histoire de chacun des personnes, que ce soit par lettre, au cours de discussions, on apprend ce qu’on vécut les soldats, mais aussi leurs proches, dans l’attente constante de nouvelles. Alors les sentiments sont forcément vifs dans tous ces épisodes qui ont marqué leur vie, entre la peur de la mort, la joie des retrouvailles, la colère, la lassitude, Mathilde nous prend dans son épopée et on cherche avec elle le moindre indice sur ce qui s’est vraiment passé.
J’ai beaucoup aimé le personnage de cette jeune fille, déterminée et sûre d’elle, elle ne recule devant rien, personne ne l’effraie, et elle sait qu’elle atteindra son but qu’importe le prix. Le contexte d’après-guerre et de milieu du XXe siècle fait de Mathilde une personne hors du commun, c’est comme ça que j’ai perçu cette demoiselle prête à tout.
Avec toutes les vies et les personnes qui défilent, j’ai parfois eu du mal à m’y retrouver, d’autant plus que les soldats avaient des surnoms, ce qui complique les choses, il ne faut pas être distrait sous peine de se perdre !

Quoi qu’il en soit j’ai trouvé ce roman à la hauteur de mes espérances et de ce que j’avais pu en entendre dire. L’enquête de Mathilde se mêle avec brio aux mémoires de guerre, et nous permet de jongler entre deux époques. 

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